Assemblée Générale 2022 du groupe FCT : Quelle sécurité dans un monde en mutation ?
C’est le 15 septembre que le cadre magnifique du Musée Olympique à Lausanne a accueilli une nouvelle fois l’Assemblée Générale du groupe FCT en langue française. Cette édition 2022 a connu un franc succès grâce à la participation toujours plus nombreuse des Membres des Commissions de gestion des entreprises affiliées ainsi que des autres invités qui nous ont fait le plaisir de nous rejoindre à cette occasion. Après la présentation des comptes annuels 2021, nous avons eu l’honneur d’accueillir des orateurs de grande qualité qui se sont exprimés autour du thème de la sécurité dans un monde en mutation et nous avons le plaisir de vous proposer ci-dessous une synthèse de leurs présentations.
« PAS DE NUMERIQUE SANS ENERGIE ET PAS DE SOBRIETE ENERGETIQUE SANS NUMERIQUE »
Madame Aline Isoz, administratrice indépendante et experte en éthique et transformation numérique, est intervenue sur le thème central du numérique et de sa consommation d’énergie. Etant donné les liens très étroits qui unissent ces deux domaines stratégiques, il ne sera pas possible de faire l’économie d’une réflexion sur l’usage que l’on veut faire du numérique et sur le sens que l’on veut donner à la consommation énergétique qu’il génère. Au-delà des questions d’éthique et de sécurité apparaît la nécessité de changer notre perception de la création de valeur en mettant en balance les bénéfices et les risques associés au développement de tout nouveau système et en définissant des indicateurs pour mesurer la valeur créée non seulement à l’échelle égocentrée de l’entreprise mais également au niveau de l’entier de l’écosystème dans lequel elle opère. Il n’y a pas de solution simple à ce problème complexe et comme toujours au moment de faire face à une crise, il faut prendre du recul et se donner le temps de réfléchir pour prendre les bonnes décisions.
« LES CRYPTOMONNAIES SOUS LA LOUPE »
Avocat au barreau de Genève et Professeur à l’Université de Lausanne, Maître Carlo Lombardini nous a rappelé qu’à l’origine, c’est grâce aux défaillances du système bancaire et financier qu’un phénomène parallèle comme celui des cryptomonnaies a pu se développer. Mais dans la réalité, celles-ci parasitent le monde de la finance sur bien des aspects. C’est le cas par exemple de la protection de l’investisseur car juridiquement, la cryptomonnaie n’est pas une monnaie mais un simple code informatique et elle n’a pas à proprement parler de cours d’achat/vente puisqu’il n’existe pas de marché réglementé et surveillé. D’autre part, cette forme de paiement digital pose des risques importants en matière de blanchiment d’argent, dont celui des difficultés rencontrées par les banques pour vérifier l’arrière-plan économique des transactions commerciales réglées en monnaie virtuelle. Et finalement, étant donné le caractère extrêmement volatile des cryptomonnaies, il convient d’être très prudent avant de vouloir s’en servir à des fins spéculatives si l’on veut éviter de se retrouver dans la situation de nombre d’utilisateurs qui, par manque d’information ou par âpreté au gain, ont perdu leurs illusions et beaucoup d’argent.
« DE LA RUSSIE A LA REFORME DES RETRAITES – QUEL AVENIR ? »
Monsieur Yves Rossier, ancien Directeur de l’OFAS, secrétaire d’Etat à la Direction politique de DFAE jusqu’en 2015 et ambassadeur de Suisse en Russie de 2017 à 2020, nous a invités à distinguer dans toute crise entre ce qui est la manifestation d’un phénomène de fond et ce qui est un épiphénomène, c’est-à-dire quelque chose qui peut nous surprendre ou nous faire peur, mais dont les conséquences ne sont pas durables. Par ailleurs, de nombreux exemples démontrent que ce n’est pas tant la crise en elle-même qui est importante, mais plutôt l’organisation du monde et de la société dans laquelle elle survient et les décisions qui sont prises en réaction à celle-ci. Parmi les phénomènes durables figurent le réchauffement climatique, avec la menace d’une pression migratoire très forte par effet de domino, l’impact de la démographie, avec l’émergence d’une politique de la nostalgie dans une population vieillissante, l’aspect culturel, à cause du désir croissant d’émancipation qui peut provoquer une cassure fondamentale de la société, et, finalement, la crise de la démographie représentative, avec l’accroissement du taux d’inégalité injustifiée au sein de nos sociétés. En conclusion, le monde est conflictuel et l’a toujours été. On ne peut tout simplement pas se préparer aux futures crises car on ne les connaît pas mais se préparer à leur éventualité nous rend plus forts : même s’il n’y a pas de solution simple, il y a toujours une marge de manœuvre et nos décisions peuvent toujours avoir un impact.
Pour clôturer cette Assemblée Générale, une table ronde animée avec brio par Madame Esther Mamarbachi, responsable de la communication au Département Economie et Emploi du Canton de Genève et ex-journaliste et productrice à la RTS, a réuni les conférenciers pour tenter d’apporter des pistes de réflexion sur un sujet qui nous concerne tous : « Sécurité, digitalisation, retraites – où va le voyage ? ».
Finalement, nous ne voudrions pas conclure cette Newsletter sans adresser nos chaleureux remerciements aux brillants conférenciers qui ont bien voulu accepter notre invitation à partager leur expérience et leur savoir ainsi qu’aux Membres des Commissions de gestion et tous nos invités pour leur soutien et leur fidélité !
Nous nous réjouissons déjà de vous retrouver pour la prochaine Assemblée Générale du groupe FCT en 2023.